
D’abord, René Lévesque. Il est le seul à avoir été véritablement poignardé dans le dos. Son appui à ce qu’il appelait le « beau risque » du fédéralisme renouvelé de Brian Mulroney aura eu raison de lui. Cet appui aura causé le départ en rafale de nombreux et précieux piliers de son parti (Jacques Parizeau, Camille Laurin, Louise Harel, etc.) Ainsi, c’est à la suite de la crise politique engendrée par ces nombreux départs que se retirera de la politique, René Lévesque.
Après avoir brillamment remporté la couse à la succession de René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, annonce clairement ses couleurs : le Parti Québécois n’est plus souverainiste, il deviendra « affirmationiste ». C’est donc en voulant et forçant le Parti Québécois a être autre chose que sa raison d’être qu’il devra quitter. Le Parti Québécois est souverainiste et le sera pour toujours. C’est pourquoi les membres feront appel à Monsieur.

Jacques Parizeau sera couronné chef du Parti Québécois en 1987. Il a devant lui un parti endetté, déchiré et à rebâtir à neuf. Il remettera la souveraineté à l’ordre du jour et prendra le pouvoir en 1994. Mais c’est cette malheureuse déclaration le soir du référendum de 1995 qui aura raison de lui. Attribuant à l’argent et aux votes ethniques la défaite, si minime, du OUI, M. Parizeau, avec une telle déclaration, quittera ses fonctions le lendemain.
Après avoir donné le souffle voulu à la campagne du OUI, avec le résultat qu’on connaît, Lucien Bouchard apparaît comme le successeur désigné de M. Parizeau. On pourrait presque qualifier le phénomène de Bouchardmanie, le Québec était en amour avec Lucien. Il quittera la politique tout simplement parce qu’il en était blasé. En fait, au moment de son départ, il était encore de loin l’homme politique le plus populaire du Québec. Il a toutefois décidé de quitter également parce qu’il ne voulait rien savoir de conduire son parti à une invariable défaite aux prochaines élections, mais c’est surtout le fait qu’il était profondément blasé de la politique, de son parti et de ses fonctions qui auront provoqué son départ.

Ayant été le ministre des finances de M. Bouchard au moment où se dernier a fait ses principales réformes économiques comme le déficit zéro, Bernard Landry sera lui aussi couronné chef. Après la défaite électorale de 2003, il se soumet à un vote de confiance de ses militants qui lui accordent leur confiance dans une proportion de 76%. Un score plus que satisfaisant, mais pas aux yeux de M. Landry qui quitta immédiatement.
Pour ce qui est d’André Boisclair, disons que ses nombreuses erreurs de jugement avant et après la campagne électorale auront eues raison de lui. À titre de membre du Parti Québécois, je tiens à féliciter M. Boisclair pour l’excellente campagne qu’il aura menée, presque sans fautes, mais les erreurs commises avant et après étaient ce qu’elles étaient.
Ainsi, seul René Lévesque a véritablement été mal mené dans l’histoire du parti. De toute façon, on dira ce qu’on voudra, cette situation est de loin préférable à celle du Parti Libéral du Québec où le chef a plein pouvoir ou encore à celle de l’ADQ où tous sont a genoux devant le chef tant aimé.
À l’issue de tout ça, on est en droit se poser la question suivante : est-ce mal que les membres et les militants d’un parti politique aient véritablement un pouvoir au sein de leur instance ? Personnellement, je ne crois pas. Au contraire, il simplement ici question de gros bon sens démocratique. J’invite tous les partis politiques à réfléchir sur cette question.
Alors, Pauline Marois prochaine martyr du Parti Québécois… On repassera.