samedi 30 juin 2007

Un parti dur sur ses chefs ?.?.?.

Lorsque les gens parlent du Parti Québécois, cette phrase, elle revient souvent ! Au point où tous la considère comme vraie, mais qu’en est-il des faits. Voyons de plus près en analysant, chronologiquement, le départ de chacun des chefs Péquistes.

D’abord, René Lévesque. Il est le seul à avoir été véritablement poignardé dans le dos. Son appui à ce qu’il appelait le « beau risque » du fédéralisme renouvelé de Brian Mulroney aura eu raison de lui. Cet appui aura causé le départ en rafale de nombreux et précieux piliers de son parti (Jacques Parizeau, Camille Laurin, Louise Harel, etc.) Ainsi, c’est à la suite de la crise politique engendrée par ces nombreux départs que se retirera de la politique, René Lévesque.

Après avoir brillamment remporté la couse à la succession de René Lévesque, Pierre-Marc Johnson, annonce clairement ses couleurs : le Parti Québécois n’est plus souverainiste, il deviendra « affirmationiste ». C’est donc en voulant et forçant le Parti Québécois a être autre chose que sa raison d’être qu’il devra quitter. Le Parti Québécois est souverainiste et le sera pour toujours. C’est pourquoi les membres feront appel à Monsieur.

Jacques Parizeau sera couronné chef du Parti Québécois en 1987. Il a devant lui un parti endetté, déchiré et à rebâtir à neuf. Il remettera la souveraineté à l’ordre du jour et prendra le pouvoir en 1994. Mais c’est cette malheureuse déclaration le soir du référendum de 1995 qui aura raison de lui. Attribuant à l’argent et aux votes ethniques la défaite, si minime, du OUI, M. Parizeau, avec une telle déclaration, quittera ses fonctions le lendemain.

Après avoir donné le souffle voulu à la campagne du OUI, avec le résultat qu’on connaît, Lucien Bouchard apparaît comme le successeur désigné de M. Parizeau. On pourrait presque qualifier le phénomène de Bouchardmanie, le Québec était en amour avec Lucien. Il quittera la politique tout simplement parce qu’il en était blasé. En fait, au moment de son départ, il était encore de loin l’homme politique le plus populaire du Québec. Il a toutefois décidé de quitter également parce qu’il ne voulait rien savoir de conduire son parti à une invariable défaite aux prochaines élections, mais c’est surtout le fait qu’il était profondément blasé de la politique, de son parti et de ses fonctions qui auront provoqué son départ.

Ayant été le ministre des finances de M. Bouchard au moment où se dernier a fait ses principales réformes économiques comme le déficit zéro, Bernard Landry sera lui aussi couronné chef. Après la défaite électorale de 2003, il se soumet à un vote de confiance de ses militants qui lui accordent leur confiance dans une proportion de 76%. Un score plus que satisfaisant, mais pas aux yeux de M. Landry qui quitta immédiatement.

Pour ce qui est d’André Boisclair, disons que ses nombreuses erreurs de jugement avant et après la campagne électorale auront eues raison de lui. À titre de membre du Parti Québécois, je tiens à féliciter M. Boisclair pour l’excellente campagne qu’il aura menée, presque sans fautes, mais les erreurs commises avant et après étaient ce qu’elles étaient.

Ainsi, seul René Lévesque a véritablement été mal mené dans l’histoire du parti. De toute façon, on dira ce qu’on voudra, cette situation est de loin préférable à celle du Parti Libéral du Québec où le chef a plein pouvoir ou encore à celle de l’ADQ où tous sont a genoux devant le chef tant aimé.

À l’issue de tout ça, on est en droit se poser la question suivante : est-ce mal que les membres et les militants d’un parti politique aient véritablement un pouvoir au sein de leur instance ? Personnellement, je ne crois pas. Au contraire, il simplement ici question de gros bon sens démocratique. J’invite tous les partis politiques à réfléchir sur cette question.

Alors, Pauline Marois prochaine martyr du Parti Québécois… On repassera.

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Johnson a été en effet complètement détruit par ses membres. Bouchard n'était plus capable de sentir son aile radicale et pressée d'en finir avec les conditions gagnantes). À un moment, il ne se passait pas un moment pour qu'un militant n'appelle pas à la retraite de Bernard Landry défait électoralement. Boisclair, dès ses premiers jours, a eu à composer avec des critiques acerbes de ses militants, il n'a pas su provoquer l'adhésion chez ses militants les plus indépendants d'esprit.

Le PQ est dur avec ses chefs et se permet de dénoncer ses chefs plus facilement sur la place publique que le PLQ et l'ADQ.

Phil a dit...

Les problèmes de M. Landry ont été causés un peu de sa faute. Je m'explique. Au lendemain de la défaite électorale en 2003, il a immédiatement, le lendemain, remis son avenir en question sur la place publique, déclarant à visière levée qu'il jonglait avec l'idée de partir ou rester.

Vous le savez comme moi, en politique, remettre publiquement son avenir en question pour un chef de parti équivaut à un suicide. Vous le savez, je le sais et il y a de fortes chances que M. Landry le savais à ce moment...

Après son vote de confiance, il aurait pu rester et ainsi clouer le bec à ceux qui voulaient le voir partir.

Si le chef du Parti Québécois se met trop à l'écoute des «purs et durs», il sera à leur merci et ira, lui aussi, rejoindre les autres au paradis.

Et puis, je ne suis pas si sur que tenir tête à l'aile radicale du parti soit mauvais pour la popularité d'un chef... Eux yeux de bien des gens, les «purs et durs» ne sont pas mieux que les cols bleus ou les fonctionnaires !

Phil a dit...

En passant, j'aime lorsque mes lecteurs interviennent, mais étant donné que cet article se termine par une question, une réponse à cette dernière serait le bienvenue.

Le Gentil Astineux a dit...

Phil,
Non ce n'est pas mal d'avoir des convictions et de les maintenir.
Mais les militants se doivent de gueuler tant qu'ils le veulent mais en privé, dans les congrès sans les caméras et les journalistes pour ne pas prêter flanc et donner des armes aux adversaires du Québec indépendant.

Le PQ n'est pas plus dur avec ses chefs que ne l'a été le PLQ car depuis 1967 on peu compter Jean Lesage, Robert Bourassa, Claude Ryan, Daniel Johnson, de nouveau Robert Bourassa et Jean Charest, ce dernier a le king-maker ( Desmarais de Power Corp ) du PLQ à ses trousses et ne devrait pas "toffer" longtemps.. Donc, Jean Charest est le sixième...